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Pour Les soeurs Boulay, tout a commencé aux Francouvertes qu'elles ont remporté sans s'y attendre en 2012. Depuis, nous les avons vues à l'ADISQ, où elles ont mis la main sur trois Félix. Elles ont aussi été lauréates aux prix GAMIQ, finalistes pour les prix Félix-Leclerc et SOCAN, sur la longue liste du prix Polaris et sacrées Entrées en scène Loto-Québec et Révélations Radio-Canada. Avec leur deuxième album intitulé "4488 de l'amour", elles ont assouvi le besoin de renouer avec leurs racines, loin du tourbillon dans lequel elles ont été entraînées avec "Le poids des confettis".

Avec quelques tambours anciens, des percussions végétales, une mâchoire d'âne et son accordéon, Laurent Cavalié fait vibrer cette corde sensible qui nous relie à la mythologie populaire dans ce qu'elle a de plus noble. Faussement rustiques et savamment métissées, ses chansons croisent avec malice les musiques populaires du monde et nous rappellent que la langue est rythme autant que poésie.

Toujours avec Egypt 80, le célèbre big band afro beat de 14 musiciens qu'il dirige depuis la mort de son père Fela en 1997, Seun Kuti revient avec le troisième volet d'un tritptique consacré à dénoncer les injustices dans son pays (le Nigéria) et l'ensemble du continent africain.

Le collectif musical Africa Express a été créé en 2006 par le chanteur Damon Albarn (Blur, Gorillaz) et d'autres musiciens agacés par le manque d'artistes africains programmés par les festivals britanniques. Un des mouvements les plus révolutionnaires de la musique des 20 dernières années, le but d'Africa Express est de rassembler des musiciens venus de cultures, de genres et de générations différentes afin d'offrir une nouvelle perspective de la musique africaine. Africa Express Presents Egoli : cet album est une collection de 18 morceaux capturant toute la fraîcheur de l'afrofuturisme. Enregistré en une semaine, l'album aux influences électroniques est le résultat d'un voyage à Johannesburg en Afrique du Sud durant lequel artistes établis et étoiles montantes ont pu collaborer. Avec Damon Albarn (Blur), Blue May, Gruff Rhys (Super Furry Animals), Georgia, Ghetts, Mr Jukes, Nick Zinner (Yeah Yeah Yeahs), Remi Kabaka et Otim Alpha ainsi que BCUC, Blk Jks, Dominowe, Faka, Infamous Boiz, DJ Spoko, Mahotella Queens, Moonchild Sanelly, Muzi, Morena Leraba, Nonku Phiri, Radio 123, Sibot, Sho Madjozi, Zola 7, Zolani Mahola et Phuzekhemisi.

Akôwé, intellectuel, est l'histoire d'un colonisé qui tente de défendre sa double culture. Celle héritée de ses ancêtres et celle laissée par le colon.Un syncrétisme musical mêlant rythmes et chants ouest africains avec des influences jazz, funk , blues, pop, etc... Akôwé parle d'amour, de liberté, de persévérance, d'espoir, de protection de la nature.

Lauréate d'un Latin Grammy Award, Leny Andrade est reconnue comme l'une des grandes chanteuses de jazz du Brésil. Sa voix rauque et profonde est un instrument d'une telle intensité dramatique que Stephen Holden a écrit dans le New York Times qu'" elle semble remonter du centre de la terre ". Leny Andrade met du jazz et du boléro dans sa samba et sa bossa nova. A vrai dire, Leny cultive ce savant mélange depuis qu'elle a débuté au sein du trio de Sergio Mendes. Aujourd'hui âgée de 72 ans et au sommet de sa carrière, Leny Andrade sort un nouvel album essentiel pour Motéma Music : "Alegria de Viver", qui se traduit par "Joie de Vivre", s'éloigne de ses furieuses performances en trio. Sur cet album, c'est une Leny Andrade intimiste, qui chante des classiques brésiliens en duo avec l'excellent guitariste Roni Ben-Hur. " J'ai choisi ce répertoire spécifiquement ", dit-elle. " Je n'avais jamais enregistré ces chansons. C'est fantastique. J'ai fait une liste parfaite. " En effet, cette liste réunit des trésors des plus grands compositeurs brésiliens, ainsi que le premier enregistrement de Leny des classiques d'Antonio Carlos Jobim, "Dindi" et "Estrada Branca"; le bien-aimé "Carinhoso" de Pixinguinha, le maître du choro dans les années 20 et 30 ; "Cantador" (par Dori Caymmi et Nelson Motta), une chanson immortalisée par la légendaire chanteuse Elis Regina en 1967; et "O Que Amar," écrit par un des pères de la bossa nova, Johnny Alf. Voici un album qui place qui place haut le curseur en matière de musique brésilienne classique et intemporelle.

Ali Farka Touré a parcouru le monde, faisant découvrir la musique malienne à tous. Il est surnommé "le John Lee Hooker africain" et on entend en effet des liens étroits entre les deux. Tous deux ont utilisé un style de jeu bluesy aux textures granuleuses, qui suscite à la fois le calme et la fureur. Touré créait un mélange ouest-africain de "blues du désert", qui lui a valu de remporter un Grammy Award, ainsi qu'une vénération internationale. Bien qu'il soit décédé en 2006, l'héritage musical d'Ali se perpétue à travers son fils, Vieux, alias "le Hendrix du Sahara", un guitariste accompli et une véritable star de la musique malienne. Sur Ali, son album collaboratif avec Khruangbin, Vieux rend hommage à son père en recréant certaines de ses oeuvres les plus emblématiques, en y apportant de nouveaux rebondissements, qui ne nuisent en rien à l'intégrité des originaux.

Au fil dun voyage musical dans la diversité des pays, des esthétiques, des compositeurs et des styles de tout le continent américain, Pablo Villegas marie la sensualité de la musique brésilienne, la nostalgie du tango, la vivacité des rythmes vénézuéliens, lhumanité de John Williams et les couleurs originales du bluegrass nord-américain. Bienvenue à bord!

Mon projet < Il était onze fois > tire à sa fin. Mais j'aime me dire que la fin' n'est toujours que le début de la suite. Je fonce vers l'avenir à la vitesse du bilan. Ma conclusion ? Ce onzième album. C'est un retour aux sources. Je boucle une boucle. Pas < LA > boucle car des boucles, il y en a plein dans une vie. J'ai eu envie d'oublier le superflu, de ne retenir que l'essentiel. Mon histoire a débuté avec papa et maman. Tout a une fin : les succès, les projets, les chansons, les battements de coeur... mais pas l'amour, le vrai, le grand, le fort. La fin d'Alphonse Lemay ne pouvait qu'être le début de quelque chose de fort. J'ai accompagné papa lorsqu'il a bouclé la dernière boucle de son histoire sur terre. De la même façon qu'il m'a appris à lacer mes souliers, il m'a appris à boucler des boucles de vie avec dignité. < Le baiser de l'horizon >, c'est un hommage à mes parents. C'est la fin d'. Et cette fin ressemble au début d'un opéra.

Une association fertile entre le maître pianiste Chano Dominguez et le chanteur de flamenco Blas Cordoba. Cet album inclut de nouvelles compositions qui se dévoilent au long d'arrangements toujours créatifs et renouvelés. C'est la première fois que Chano Dominguez produit un disque pour un autre artiste. "Je crois que Blas Cordoba est le chanteur de ce siècle qui a le mieux assimilé l'héritage des dernières décennies et qui le perpétue le mieux" explique le pianiste. Avec la participation exceptionnelle de Carles Benavent, Marc Miralta, Israel Suárez, Mario Rossi et Agustin Carbonell "el Bola".

'Bengue', vu du Sud, c'est le Nord. A lui seul, ce mot qu'on entend souvent en Afrique de l'ouest est synonyme d'Europe, et évoque les migrations qui ont porté les pas de ceux qui y cherchaient une vie meilleure. C'est à eux, et à leurs enfants de culture métissée, afropéens, que voulait rendre hommage Fidel Fourneyron, qui n'aime rien tant que faire voyager le jazz en le mariant aux musiques qui défient les oreilles d'ici, et aiguisent son appétit. C'est ainsi qu'il avait déjà arpenté, avec son gang d'amis jazzmen, les chemins de la santeria cubaine, incarnée par d'incroyables percussionnistes Havanais, sur l'excellent Que Vola ? (No Format, 2019).Cette fois ci, à l'invitation du festival Jazz sous les Pommiers où il poursuit une longue résidence, il allait se frotter aux musiques d'Afrique de l'Ouest, dans le même esprit de rencontre, de goût pour les croisements. L'idée: proposer à de jeunes et chevronné.e.s auteur.trice.s de la diaspora afro-caribéenne d'écrire des textes sur la migration, les exils, et faire entendre d'autres mots que ceux que les politiques européens exploitent comme autant de bombes à retardement. Lui se chargerait de les mettre en musique, avec pour renfort des musiciens originaires d'ici et d'ailleurs, prêts à dialoguer dans une joyeuse curiosité. Le son du bois le fascinait, et les balafons des soeurs Ophélia et Mélissa Hié, perpétuant les riches traditions musicales burkinabées, se sont imposés à lui. Avec l'envie qu'ils rencontrent le marimba de Vassilena Serafinova, réunissant ainsi deux instruments liés par une lointaine et profonde parenté. Ce soubassement mélodique et rythmique lui offrait dès lors un terrain de jeu idéal pour instaurer une discussion avec son trombone, et installer un groove plus féminin dans sa sensibilité, plus solaire dans ses climats (écoutez donc "Molengue ti mawa" pour vous en convaincre). Il allait l'associer à celui du contrebassiste et infatigable improvisateur Thibaud Soulas, qui autrefois lui ouvrit les chemins de Cuba. Pour compléter l'équipage de ce vaisseau inédit, le violoniste Clément Janinet, qui a trempé son instrument dans les couleurs des cordes maliennes (écoutez plutôt Foyer), et la voix d'alto d'Emma Lamadji biberonnée au gospel, forgée aux rythmes de l'afrobeat, et tamisée par son compagnonnage chantant avec la diva malienne Oumou Sangaré. Autant le dire, cette réunion de personnalités musicales invitait en elle-même aux voyages, et Fidel Fourneyron, en capitaine sensible, allait en aiguillonner les possibilités. Depuis sa création "La Chanson de Renart" en forme d'opéra, le tromboniste a pris goût à travailler avec des auteurs, passeurs de mots, d'histoires et d'idéaux. Les textes de 'Bengue', chacun à leur manière, résonnent comme des appels qui propagent les douleurs, les joies et les espoirs des héritiers d'une longue et tortueuse histoire, que Fidel Fourneyron a habillés de couleurs et de climats singuliers avec cet orchestre tout aussi métissés que leurs auteurs. Qu'il s'agisse de Fiston Mwanza Mujilla (auteur, entre autres, de "Tram 83" qui signe ici le détonnant "Nous résisterons au déluge"), de Penda Diouf dont il avait adoré le spectacle Pistes (on lui doit ici "Mes pas sont des passerelles"), ou encore du poète haïtien James Noël ("Anmwe"), dont le travail poétique dans le recueil "La migration" des murs avait fait germer chez Fidel l'étincelle qui donna naissance à l'idée de 'Bengue'. A ceux là s'ajoutent le poème de Vhan Holsen Dombo ("Kotiko Koko") qui, inspiré d'une comptine d'Afrique centrale, rejoint le rythme scandé qui fait la marque de fabrique de son auteur, ou la douceur nostalgique d'Ho'o lo' signée du chanteur Camerounais Blick Bassy. Sans oublier la science et la licence poétique de Djeudjoah ("Foyer"). La voix d'Emma Lamadji donne vie à la quasi-totalité des textes qui composent 'Bengue'. Comme un alter ego du trombone, dont elle est le meilleur compagnon de jeu. La chanteuse n'a d'ailleurs pas seulement prêté sa voix, puisqu'elle signe aussi les paroles des deux morceaux qui ouvrent et referment l'album. Ils font résonner la musique du sango de Centrafrique, sa langue maternelle, et "I Goué Na Dawan" - premier single à paraître - résume à merveille, dans ses derniers vers, l'esprit du disque tout entier. 'Bengue', c'est d'abord un voyage, un périple dans des imaginaires qui ne demandent qu'à être partagés. Il ne vous reste plus qu'à vous laisser porter.